Giovanni Alessi est déchiré entre son passé et sa vie présente, écartelé entre Cologne et Hora. Après avoir quitté sa famille, le village où il est né, sa langue, l'arbëresh des Albanais de Calabre, et tous les fantômes de son enfance, il s'est installé en Allemagne où il vit avec Claudia un amour passionné, mais souvent contrarié.
Un jour, Stefano Santori, un garçon aux yeux d'aimant qui avait prédit à Giovanni une mort précoce, réapparaît dans sa vie. Lui aussi a quitté Hora sans jamais trouver le courage d'y retourner, mais, devenu historien, il se consacre à l'histoire de cette région et de ses habitants. Grâce à lui, Giovanni renoue avec ses origines; il revit son histoire et celle de son père, Skanderbeg, ce meneur des révoltes paysannes qui, au lendemain de la guerre, arpentait les routes et les chemins sur sa splendide moto Guzzi Dondolino. Et, remontant plus loin encore, il évoque la geste du Grand Skanderbeg, le héros de la résistance albanaise contre les Turcs qui, au soir de sa défaite, conseilla à son peuple l'exil en terre italienne.
En confiant au mythe le rôle de gardien d'une identité à la fois singulière et multiple, Carmine Abate réussit à tracer une formidable fresque aux échos antiques, qui est aussi le roman d'une formation moderne.