Première œuvre romanesque d’Ingeborg Bachmann dans une nouvelle version de la traductrice. Les sept nouvelles qui composent ce recueil sont organiquement liées entre elles. La dernière, « Ondine s’en va », les résume et les regroupe. Malgré leurs turpitudes, leurs errements et leurs luttes, malgré la guerre dont les hommes ne sont pas encore libérés, Ondine choisit de chanter la gloire de ce monde. Car l’être humain est toujours à la recherche patiente d’un absolu. Prisonnier et conscient de sa prison, l’homme tend les mains vers une liberté qu’il sait impossible. Au terme d’une méditation lyrique sur les étapes de sa vie passée, il s’accepte pécheur.
Ingeborg Bachmann, née en 1926 à Klagenfurt (Carinthie), compagne de Paul Celan puis de Max Frish, morte tragiquement à Rome en 1973, a entrepris, au sein du Groupe 47, de libérer la langue allemande souillée par les nazis, tout comme celle fabriquée par des siècles d’auteurs masculins, pour exprimer les sentiments des femmes avec leurs mots propres.
Selon Thomas Bernhard, elle est « la poétesse la plus intelligente et la plus importante que l’Autriche ait produite au cours du XXe siècle ».