Péchant de jour comme de nuit en pensée comme en action, les hommes mariés ne seraient-ils fidèles que par lâcheté? Désenchantés, refusant de se voir pris dans le carcan du mariage auquel ils ne sauraient cependant renoncer car le retour au foyer est doux et la solitude hantée de questions existentielles, ils cèdent au plus petit mensonge, répondent au moindre geste évocateur, frôlent parfois la tragédie, et le plus souvent glissent dans le vaudeville.
Moqueur et malicieux, Javier Mossen, le narrateur de ces récits, égrène des histoires de conflits, recueillies dans les bars, la rue, les dîners en ville, où les hommes ordinaires de l'Once, le quartier juif de Buenos Aires, doivent se tirer de situations délicates dans lesquelles la tentation et la culpabilité les plongent: infidélités réelles ou rêvées, désirs, déceptions brisent la routine de ces quadras en mal d'aventures. Pour Javier Mossen, qui n'échappe pas à la règle, si le mariage est une folie, c'est tout de même le moins mauvais des mondes sentimentaux possibles. Mais c'est aussi le terrain de jeu idéal pour que Marcelo Birmajer déploie une voix singulière où perce l'humour d'un Woody Allen mâtiné d'un réalisme pervers.