Ils sont trois hommes, livrés au grand vide de l’été, hantés par une catastrophe surgie au loin, dans l’Est de l’Europe. Ils sont trois hommes, guère différenciables, qui portent le même prénom un peu étrange : Roman. À bien y regarder, l’un a subi un drame, le deuxième l’a évité, le troisième l’a provoqué. Ce drame est lié à une femme, Claire. D’un clignement de cils, d’un battement d’ailes de papillon, trois mondes sont nés, trois univers parallèles, plus ou moins cloisonnés. Aucun de ces trois hommes ne croit au destin. L’un cherche l’explication du hasard dans les hypothèses les plus poétiques de la science (paradoxe de Schrödinger) ; le deuxième se tourne vers la philosophie (Leibniz) ; le troisième, vers la littérature (sous l’égide de Borges).
Au fait, sont-ils trois fois le même homme ? Trois habitants de trois mondes divergents ? Trois spéculations d’un esprit rongé par le remords ? Trois variations d’un même roman en cours d’écriture ? Et, dans cette dernière hypothèse, qui donc écrit ce livre ?
Éric Pessan, né en 1970, a publié quatre romans : L’Effacement du monde (2001), Chambre avec gisant (2002), Les Géocroiseurs (2004) aux éditions La Différence, et Une très très vilaine chose (2006), chez Robert Laffont. Il est rédacteur en chef de la revue Éponyme.