« J'ai lu Cioran il y a une quinzaine d'années, en lecteur passionné : d'un bout à l'autre. Son talent, sa virtuosité m'y avaient forcé. Je le préfère à n'importe quel roman policier, comme je préfère Mauricio Kagel à n'importe quelle musique de variétés. Tout inactuels qu'ils voulaient être, Cioran et Kagel incarnent merveilleusement leur époque : celle du second degré, autant dire du maniérisme, du plus brillant que ce que l'on a à dire. Qui est aujourd'hui assez fort pour parler sans fioritures au premier degré ? Le second degré, le maniérisme, semblent promis à une longue carrière. Mais ne risquons aucun pronostic : l'éternité devant nous est parfois assez brève. »
Pianiste professionnel, d’origine roumaine, Andreï Vieru réunit de brefs essais sur la musique, la littérature, la création, la peinture, la psychanalyse, les mathématiques en adoptant tour à tour un ton médiatif, intime, ironique ou insolent et en faisant entendre une voix d'une grande originalité.
Né en Roumanie, Andreï Vieru vit en France depuis une vingtaine d’années. Il a enregistré de nombreuses oeuvres, parmi lesquelles les Variations Goldberg, L’Art de la fugue, les Variations Diabelli, les Tableaux d’une exposition. Récemment, le Clavier bien tempéré a été accueilli par une presse musicale enthousiaste. Il a collaboré à la NRF, aux Cahiers de l’Herne, au Magazine Littéraire.