Irlande, années 1990. Prospérité économique. L’Irlande est-elle devenue un pays de cocagne ? Et l’âme irlandaise n’en sort-elle pas mutilée et les traditions ancestrales, bouleversées ?
Ces treize nouvelles au style poétique et elliptique, dépeignent la désunion, la séparation, l’absence. Gerard Donovan met en scène avec délicatesse des drames intimes, des tragédies personnelles qui se déroulent sous des ciels lumineux ou tourmentés, au bord de mers familières et indifférentes. Dans un pays où les apparences sont trompeuses, les habitants sont hantés par tout ce qui n’est plus, par tous ceux qui ne sont plus. Ainsi ce couple de jeunes archéologues en voie de rupture qui fouille un site antique sous le regard agacé de l’entrepreneur chargé de la construction au même endroit d’un parking d’autoroute. Ou cet avocat prospère qui revisite les maisons de son enfance. Ou encore ce vieux réparateur de radios qui perd son travail et sombre dans un délire paranoïaque.
Au-delà de la nostalgie qui étreint les personnages, c’est aussi l’espoir d’un renouveau qui éclaire ces nouvelles.
Gerard Donovan, poète, romancier et nouvelliste né en Irlande, vit actuellement aux États-Unis. Julius Winsome, son premier roman paru au Seuil en 2009, a connu un accueil chaleureux de la critique et des lecteurs.
Traduit de l’anglais par Georges-Michel Sarotte
Georges-Michel Sarotte, agrégé d’anglais, docteur ès lettres, a mené une carrière universitaire en France et aux États-Unis. Auteur de deux romans dont La Romanesque (Grasset, 1988, nominé pour le prix Goncourt) et de plusieurs essais sur la littérature américaine, il a traduit de l’anglais une trentaine de romans, dont La Caserne de John McGahern, Le Cercle de la Croix de Iain Pears et Julius Winsome de Gerard Donovan. En 2003, il a reçu le prix Baudelaire pour Les Passagers anglais de Matthew Kneale.