L’Inde ou l’Amérique
Dans un pays non localisé – mais ce pourrait être en Belgique –, à une époque indéterminée – mais il pourrait s’agir de la Seconde Guerre mondiale –, un enfant paraît. Il est embarqué. Il part pour un pays et en découvre un autre.
Ce monde lui est révélé à l’état brut. Il en éprouve l’opacité. Des questions lui viennent – sur le bien, le mal, l’amour – mais les réponses qu’il reçoit le livrent au malentendu. À cet âge-là, on ne traite pas la réalité avec diplomatie.
Julien récuse tranquillement les idées reçues, les clichés que ses interlocuteurs s’efforcent de lui inculquer. Sa vision, représentée ici de l’intérieur, ne se laisse pas apprivoiser.
Il s’abandonne tantôt à l’émerveillement, tantôt à l’effroi, et l’épouvante, et le plus souvent : tout cela à la fois.
Et lorsque l’enfance prend fin, on sait seulement que rien d’aussi beau ni d’aussi terrible n’aura plus jamais lieu.
Le Niveau de la mer
Dans le texte inaugural de ce recueil de nouvelles, on retrouve Julien, dix ans plus tard, se blessant à une jeune fille : trop proche de lui, par la souffrance et l’inquiétude partagées, pour ne pas rester inaccessible.
La solitude, la peur et parfois la folie mais aussi des extases hantent les autres nouvelles, comme dans celle où deux jeunes hommes, sur une plage déserte, évoquent leur problématique paternité mais se laissent éblouir par la mer.
Ainsi émerge ce « niveau » symbolique où chacun peut se réconcilier avec sa destinée.
La Fête des anciens
Nous retrouvons Julien Delmas, entouré, plus tard, par son père et son fils.
Les deux adultes assistent, un dimanche, à une représentation théâtrale au terme de laquelle l’enfant veut figurer l’envol d’Icare.
Cette journée, comme miraculeusement échappée de tout calendrier, leur permettra de se rencontrer, à l’heure et à l’endroit où tout devrait les séparer.