« Je ne cherche ni à faire l’apologie de mon passé, ni à l’exploiter. Je ne suis pas un repenti. Je ne m’accuse ni me m’excuse.
J’ai passé vingt ans en prison, dont neuf en isolement, confiné dans une solitude, dans un désoeuvrement qui rendent fou.
Condamné à perpétuité pour meurtre, après le décès d'un surveillant blessé au cours d'une de mes tentatives d'évasion, j’ai connu le pire de ce que savent offrir les prisons françaises.
Après avoir étudié, en cellule, le droit international qui prévaut sur le droit français, constamment transféré, pour cette raison, d’une maison d’arrêt à une autre, j’ai mené une lutte pacifique, légale, afin d’obtenir une amélioration des conditions de vie des détenus.
J’ai quitté la taule avec un sentiment de toute puissance. Je me découvre plus fragile que je ne le pensais. Survivre à la prison, se reconstruire, vivre avec des personnes aimées, impliquent un combat différent, un combat dangereux de tous les instants auquel je n’étais pas préparé.
Ce que j’ai vécu, je ne le souhaite à personne. »
Saïd André Remli
Écrit avec la collaboration de Sylvette Desmeuzes-Balland