Trente ans après leur apparition dans la littérature, les sorcières d’Updike ne sont plus ce qu’elles étaient. L’auteur, qui n’a rien perdu de sa fascination pour les portraits féminins, ressuscite ici Alexandra, Jane et Sukie, désormais veuves de leurs seconds maris et privées de leur jeunesse de femmes émancipées et de leurs pouvoirs, aussi bien de sorcières que de séduction. Le lecteur se divertira au récit des voyages organisés qui les emmènent au Canada, en Égypte et en Chine, avant de les retrouver le temps d’un été à Eastwick, la ville de leurs méfaits d’antan, où elles tentent de racheter leurs péchés passés tout en étant confrontées à la sorcellerie vengeresse d’une ancienne connaissance.
L’ouvrage se lit comme un testament de l’auteur et un témoignage sur une époque révolue. En dépit de cette tonalité crépusculaire, Updike, toujours caustique mais jamais sec ni de cœur ni d’écriture, fait à nouveau preuve ici de la finesse de l’observateur sans complaisance qu’il a toujours été.
Auteur d'une soixantaine d'ouvrages, John Updike, né en 1932 à Shillington en Pennsylvanie, est mort le 27 janvier 2009. Il a été un écrivain brillant, éclectique, infatigable, qui, depuis la parution de son premier roman en 1958, n'a cessé de voir ses œuvres récompensées. Les Veuves d’Eastwick est son ultime roman.