Défi lancé aux agriculteurs africains, L’Afrique noire est mal partie fit scandale au moment de sa parution, en 1962. René Dumont, ingénieur agronome, dresse un constat peu encourageant de l’Afrique sub-saharienne qu’il parcourt et observe. Dans un contexte de décolonisation optimiste, sa voix de théoricien mais aussi d'homme de terrain s’élève à contre-courant des discours et des pratiques des élites issues des indépendances, pour sommer les Africains de reprendre en main leur agriculture en parvenant notamment à établir une culture vivrière locale - et à éradiquer ainsi la faim.
50 ans après, L'Afrique noire est mal partie demeure une référence dans les débats sur la suffisance alimentaire en Afrique sub-saharienne. Charlotte Paquet Dumont la replace dans son contexte tandis qu'Abdou Diouf et Jean Ziegler, dans les deux préfaces à cette édition, examinent l'analyse de René Dumont dans l'évolution de ces cinq décennies, en évaluent la validité actuelle, tout en développant, chacun, un avis distinct et argumenté.
Rédigée par l'actuel dirigeant de la chaire d'agriculture comparée à AgroParisTech, Marc Dufumier, la postface met en relief le texte sans aucun doute le plus important de René Dumont, qui s'impose plus que jamais comme "prophète et visionnaire".
René Dumont a publié une vingtaine d’ouvrages dont L’Agronome de la faim (Laffont, 1974), Pour l’Afrique, j’accuse (Plon, « Terre humaine », 1986) et Démocratie pour l’Afrique (Seuil, 1991).