Téhéran, de nos jours. Comment un garçon et une fille peuvent-ils se rencontrer et vivre une histoire d’amour alors que la République islamique a instauré une rigoureuse séparation des sexes ? Comment publier un roman d’amour, alors que l’impitoyable censeur pourchasse la moindre allusion érotique ? Sara et Dara s’aiment par messages codés inscrits dans des livres empruntés à la bibliothèque, par téléphone ou par ordinateur interposé et au cours de promenades dans les rues en jouant à cache-cache avec les oppresseurs.
Avec un humour irrésistible, seule arme efficace face à la censure, et un recours immodéré à l’autodérision, Shahriar Mandanipour rédige sous nos yeux un poignant roman d’amour à la fois réaliste et fantastique, placé sous l’égide des grands poètes persans, des écrivains et des cinéastes occidentaux.
Loufoque et bouleversant, jubilatoire et tragique, En censurant un roman d’amour iranien réconcilie de façon magistrale Le Procès de Kafka, La Ferme des animaux d’Orwell, et les contes des Mille et Une Nuits.
L’œuvre de Shahriar Mandanipour a été récompensée en Iran bien que la censure ait interdit la publication de ses romans entre 1992 et 1997. Depuis 2006, il vit aux États-Unis où il enseigne à Harvard.
Traduit de l’anglais par Georges-Michel Sarotte
Georges-Michel Sarotte, agrégé d’anglais, docteur ès lettres, a mené une carrière universitaire en France et aux États-Unis. Auteur de deux romans dont La Romanesque (Grasset, 1988, nominé pour le prix Goncourt) et de plusieurs essais sur la littérature américaine, il a traduit de l’anglais une trentaine de romans, dont La Caserne de John McGahern, Le Cercle de la Croix de Iain Pears et Julius Winsome de Gerard Donovan. En 2003, il a reçu le prix Baudelaire pour Les Passagers anglais de Matthew Kneale.