Des scandales politico-financiers défraient régulièrement la chronique. Malgré leur réputation de légalisme, les élites françaises ont du mal à faire face aux situations problématiques : cumul de mandats, financement de la vie politique, conflits d’intérêts, etc. De leur côté, les citoyens font preuve d’ambivalence. Ils utilisent de nombreuses justifications pour excuser les comportements déviants de leurs élus. Dès lors, tout se passe comme si la corruption était perçue à la fois comme un scandale et une fatalité. Pourquoi corruption et démocratie font-elles si bon ménage ? Pourquoi les citoyens continuent-ils d’accorder leur confiance à des acteurs politiques condamnés pour abus de fonction ? Avec une rigueur implacable, Pierre Lascoumes explore la « zone grise » de notre démocratie et donne des clés pour comprendre la défiance des citoyens vis-à-vis des institutions – préalable indispensable à une réforme de la vie publique.
Pierre Lascoumes est directeur de recherches au CNRS. Il travaille au Centre d'études européennes de Sciences Po. Il a récemment publié Les Sentinelles de l’argent sale. Les banques aux prises avec l’antiblanchiment (avec G. Favarel-Garrigues et T. Godefroy, La Découverte, 2009) et Favoritisme et Corruption à la française. Petits arrangements avec la probité (Presses de Sciences Po, 2010).