Une jeune fille d’une extrême douceur ne se nourrit que de moineaux vivants sous le regard incrédule de ses parents. Des centaines de femmes abandonnées au bord de la route crient leur désespoir jusqu’à ce qu’une voiture s’arrête et que le conducteur descende... Un homme tue sa femme, met son corps dans une grande valise puis se rend
chez son médecin : celui-ci tente de le calmer, mais lorsqu’il ouvre la valise il s’extasie et organise un vernissage pour présenter cette œuvre d’art.
Ce recueil de nouvelles, où tout semble normal et monotone, où l’étrange et l’angoissant guettent tout un chacun à chaque détour de sentier, se situe dans la grande tradition du fantastique du Río de la Plata exploré par Borges, Bioy Casares, Cortázar. Les personnages de Samanta Schweblin, loin d’affronter l’insolite et l’inquiétant, s’y résignent et acceptent l’anomalie comme si elle faisait partie du réel. C’est en cela, entre autres, que résident la force et la singularité de ces récits, écrits dans une prose ciselée jusqu’à la limpidité et le dépouillement.
Traduit de l’espagnol (argentine) par Isabelle Gugnon
« Samanta Schweblin est l’une des voix les plus prometteuses de la jeune littérature de langue espagnole. Il ne fait aucun doute que cette narratrice a une brillante carrière devant elle. »
Mario Vargas Llosa