Depuis sa création, la revue Le Genre humain a publié plus d’une quarantaine de numéros thématiques. Peu de volumes ont été consacrés à l’œuvre d’un auteur : Charles Malamoud, Jacques Le Brun et récemment Jean-Pierre Vernant. À ces trois savants succède aujourd’hui un artiste dont l’œuvre a pu surprendre la critique par son ampleur, par sa dynamique plurielle. En effet, cinéaste, plasticien, photographe, écrivain, auteur de romans et d’essais, Alain Fleischer collabore aussi régulièrement à des projets de l’architecte Jean Nouvel. Qu’il soit fondateur et directeur, depuis sa création en 1997, du Fresnoy-Studio national des arts contemporains, une institution dédiée à la création artistique audiovisuelle, permet de saisir autrement encore la cohérence structurelle d’une démarche en effet plurielle : institutionnelle et esthétique, politique et poétique.
Ce volume s’efforce de déceler le fil rouge qui parcourt la cinquantaine de livres d’Alain Fleischer. On y retrouve les thèmes majeurs de son œuvre, avec ses « angles morts », le silence de l’écriture et l’impossible « saisie » d’un génocide : trou de mémoire, chargé d’un poids qui n’est pas soluble dans l’oubli, d’où résultera ce que l’histoire du genre humain pourra élaborer pour les générations à venir.
Le lecteur est invité à découvrir des approches, à la fois littéraires et esthétiques, de l’œuvre d’Alain Fleischer, qui apportent des éléments de réflexion à ceux qui participent aujourd’hui au renouvellement de l’écriture des sciences sociales.
Maurice Olender