Dans la région PACA, où elle a été élue députée, tout le monde ou presque l’appelle « Marion ». Plus simple, plus humain, plus mignon que Maréchal ou Le Pen. C’est pourtant la « pire des Le Pen » affirment ses opposants. Elle insufflerait au Front national un positionnement « plus identitaire, plus radical, plus catholique, plus pétainiste ».
Quoi qu’il en soit, le phénomène ne laisse personne indifférent. Michel Henry a longuement enquêté, chez ses détracteurs comme dans son proche entourage, pour en percer les mystères, les convictions et les mensonges, les cohérences et les aberrations.
Sachant qu’en 2022, elle n’aura que 32 ans, ses supporters l’imaginent comme une Jeanne d’Arc candidate à une future présidentielle. Or, l’ascendance familiale la rendant dépositaire du passé du Front, elle s’y voit un futur prometteur, mais n’en maîtrise pas l’appareil, tenu par sa tante. Il lui faut donc se montrer patiente, dans l’attente d’une circonstance propice qui verrait le seul parti à pratiquer le droit du sang – celui des Le Pen –, appliquer cette équation : à Jean-Marie le passé, à Marine le présent, à Marion l’avenir.
Mais c’est quand, l’avenir ?
Journaliste indépendant, Michel Henry a longtemps travaillé à Libération comme correspondant à Marseille, où il a suivi le développement du Front en région PACA. Il a ainsi eu accès à des sources de premier ordre, qui permettent de démonter les rouages de ce « laboratoire FN » et de son égérie.