Née en 1924, Sabine Weiss est la dernière représentante de l’école humaniste française d’après-guerre, qui rassemble des photographes comme Robert Doisneau, Willy Ronis, Édouard Boubat ou Izis. Œil-témoin de son époque, Sabine Weiss photographie les gens pris dans leur quotidien, capte une attitude, fixe le hasard d’un mouvement, d’une expression. Au gré des rues arpentées et des rencontres, son objectif s’est attaché à celles et ceux que l’on ne regarde plus : mendiants, vieillards, enfants, gitans… Réalisées à ses heures perdues, ces photographies, qui oscillent entre réalisme et poésie, s’inscrivent en marge de son travail de commande officiel pour la mode, la publicité ou le reportage. Leur apparente sobriété cache un sens assumé du cadrage et de la lumière.
À 96 ans, Sabine Weiss revient aujourd’hui sur ce parcours prolifique à travers une sélection de 200 photographies noir et blanc, iconiques ou plus rares, mais où toujours l’émotion affleure. L’émotion capturée par l’objectif. L’émotion ressentie devant ces instantanés saisis au vol. Un travail tout entier au service de l’autre, qui traduit un profond amour de la vie et témoigne à livre ouvert de la condition humaine.
Avec un texte introductif signé de Marie Desplechin.