À partir de la notion de flux, si employée, si dévoyée dans le grand bavardage, Marina Skalova retrace l´emballement qui a conduit l´Europe à abandonner sa politique d´asile, et ce faisant à renoncer à elle-même, elle qui s’est construite sur l’idée du « plus jamais ça ». Flux migratoires, flux des échanges financiers, flux corporels et flux marins se trouvent tous pris dans le même mouvement – un flux qui nous déborde et dans lequel on pourrait bien un jour se noyer.
Il est difficile de trouver une terre ferme sur laquelle poser ses chaussures. On cherche des mots auxquels se raccrocher. Mais les mots ne sont pas des bouées.
Pourtant, les mots de ce livre nous réveillent, et nous rappellent de quoi, jour après jour, nous sommes devenus, souvent malgré nous, les complices.
C’est parfois le sens de la littérature : réveiller.
Née à Moscou en 1988, Marina Skalova a vécu à Paris, à Berlin, à Stuttgart, à Bienne avant de s'installer à Genève. Elle est traductrice et écrivain. Elle a publié récemment Atemnot (souffle court), Prix de la Vocation en Poésie (Cheyne, 2016) et Amarres (L’Âge d’Homme, 2017).