C’est l’histoire d’une ville qui s’effondre. Et d’un maire qui vacille. Ou l’inverse. Depuis l’effondrement, le 5 novembre 2018, de deux immeubles, rue d'Aubagne dans le quartier de Noailles à Marseille, près du Vieux-Port, et la mort de huit habitants, la gestion de Jean-Claude Gaudin est pointée du doigt de toutes parts. A la veille d’élections municipales qui marqueront la fin de vingt-trois ans de règne sans partage, la valse des prétendants prend les allures d’un fascinant jeu de massacre, où les marionnettes préfigurent la partition électorale à venir.
Dans une ville qui se paupérise plus qu’elle ne se gentrifie, les réseaux d’influences se pilotent depuis les quartiers riches. De cet effondrement annoncé beaucoup espèrent alors émerger pour gouverner la ville. Mais rien ne pousse sur un tas de gravats. Sinon de l’herbe folle.
Entre l’enquête de terrain et le réquisitoire implacable, L’effondrement du Monstre dénonce le système d’une ville gangrénée par la corruption et l’incompétence.
Prix Albert-Londres en 2014 pour ses articles ‘Quartiers shit’ parus dans La Marseillaise, Philippe Pujol, quarante-quatre ans, a signé en 2016 La Fabrique du Monstre aux éditions Les Arènes (Points 2016), succès critique et public.
La qualité de ses enquêtes sur le terrain fruit de longues immersions l’ont imposé comme l’un des voix les plus passionnantes du reportage.