En 1967, James Salter publie un court roman dans lequel il raconte les amours d'une jeune Française, Anne-Marie Costallat, et d'un étudiant américain, Phillip Dean. L'identité volontairement floue du narrateur – un ami de Phillip –, une précision obsessionnelle dans la description des scènes érotiques, laissent deviner que, dans ce livre, James Salter, à l'instar d'Alberto Moravia, n'est réaliste que « dans la mesure où il cherche à démontrer l'inexistence de la réalité ».
De quoi s'agit-il ? De chambres d'hôtel à la tombée du soir, d'aprèsmidi pluvieux, de mensonge, de plaisir, de gêne, d'impudeur. D'une Delage glissant silencieusement dans la nuit, entre Paris et Autun. D'ennui et d'exaltation.
Depuis sa parution, cet ouvrage a provoqué les éloges les plus fanatiques. Il exerce sur ceux qui le lisent un charme irrésistible, fait d'innocence et de perversité, de fraîcheur et de voyeurisme. C'est un hymne à la province française et à ses trésors cachés, aux nourritures terrestres, à l'amour des corps. Mais c'est aussi un roman mélancolique, où la solitude ne se laisse jamais oublier.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Philippe Garnier.