Accompagné et guidé par la mystérieuse Flore, le narrateur flâne dans l’île-cimetière de Venise, quatre saisons durant. Fasciné par les ombres errantes de San Michele, les variations de lumière, la gamme des ocres, il évoque ici aussi bien les personnages illustres qui y reposent depuis deux siècles que les anonymes (princesses russes, jeunes ballerines, bambins, soldats, ambassadeurs, aviateurs…). L’occasion de retrouver Stravinsky et Diaghilev, Ezra Pound, Joseph Brodsky, le compositeur engagé Luigi Nono, D’Annunzio et sa muse, le peintre Zoran Mušic, Aragon, qui faillit mourir à Venise, Wagner qui y rendit son dernier soupir. En arpentant ce parc fleuri dominé par les cyprès, en évoquant ses souvenirs personnels, le narrateur nous fait aussi découvrir des poètes oubliés ou suicidés, des musiciens, des épisodes peu connus de la vie de Casanova, de Chateaubriand ou de Henry James.
Mais les morts demandent aussi leur part de vie... Le dialogue à travers les siècles va ainsi être dangereusement troublé par les délires et les hallucinations de Flore, jusqu’au drame annoncé.