Les basculements historiques en cours, qu’ils soient environnementaux, sociaux, économiques, politiques, géopolitiques nous invitent à transformer nos paradigmes et nos imaginaires. La Fondation Danielle Mitterrand appelle de ses vœux une « métamorphose radicale » de nos sociétés. Ce concept, emprunté notamment à Edgar Morin, « porte à la fois la rupture et la continuité ». Cette « métamorphose radicale » nous interpelle partout où nous sommes : dans nos associations, collectifs, fondations, institutions, mais aussi nos réseaux d’interdépendances, nos amitiés, nos familles, les territoires où nous habitons. Mais comment faire ? Quelles prises pour agir, alors qu’« il est plus facile d’imaginer la fin du monde que la fin du capitalisme », comme l’affirme une célèbre citation ?
Ce livre est construit en deux grandes parties complémentaires. D’abord, deux chapitres permettent d’approfondir l’horizon de métamorphose radicale que porte la Fondation :
promouvoir une société écologique, basée sur une écologie relationnelle, sociale, populaire et décoloniale ;promouvoir une démocratie réelle et radicale, ancrée dans nos vies et nos territoires, basée sur les principes d’autonomie et d’autodétermination ;construire partout des sociétés basées sur le(s) commun(s) et l’entraide plutôt que la concurrence et la propriété privée.
Ces positionnements ne sont bien sûr pas exhaustifs : ils proposent une vision pour transformer, avec humilité, nos imaginaires et nos pratiques.
Ensuite, douze entretiens nous emmènent à la rencontre de bâtisseuses et bâtisseurs d’utopies concrètes, de réseaux et de penseurs.euses de la transformation : des lisières de Dijon au Liban, de Nantes jusqu’à Santiago au Chili, du Marais Poitevin jusqu’au fleuve Maroni en Guyane, de la Seine-Saint-Denis jusqu’au Nord-Est de la Syrie… Entre utopies concrètes, luttes radicales, transformations institutionnelles : les chemins ouverts par toutes ces expériences sont profonds, passionnants. Ils sont la démonstration en actes que « d’autres mondes sont encore possibles ».