Parmi les penseurs révolutionnaires du XXe siècle, Sigmund Freud occupe une place particulière en tant que l’inventeur d’un nouveau courant de pensée, à l’intersection de la psychiatrie, de la psychologie et de la philosophie : la psychanalyse. Conçue au départ comme une nouvelle technique thérapeutique, la psychanalyse freudienne prend au cours des années une dimension théorique de plus en plus complexe et sa portée s’étend, bien au-delà du domaine restreint de la psychopathologie, au psychique humain pris dans sa généralité.
Il est donc non seulement légitime, mais aussi nécessaire de lire Freud dans une perspective philosophique à partir du moment où l’on s’intéresse à la philosophie du sujet en interrogeant ses facultés et son activité psychique. Traditionnellement centrée sur le concept de conscience, une telle philosophie s’ouvre des nouvelles voies de réflexion particulièrement stimulantes à partir du moment où elle prend au sérieux le concept psychanalytique d’inconscient avec tout ce qu’il implique de radicalement nouveau. Voici pourquoi, dans cet ouvrage, est proposée une généalogie du concept d’inconscient en montrant comment, en suivant cette voie, Freud s’éloigne progressivement de la médecine pour rejoindre fermement, grâce à sa métapsychologie, les rangs des philosophes importants du XXe siècle.
Agrégée et docteure en philosophie, Maria Gyemant enseigne la philosophie et poursuit ses recherches en tant que membre associé des Archives Husserl. Ses travaux portent sur le rapport entre conscience et inconscient et la dynamique des émotions.