Plus ou moins désavouées, les forces de déliaison à l’œuvre pendant la pandémie ont mis à mal les Collectifs, les atomisant, chacun étant renvoyé à une lutte pour sa survie personnelle. Cette attaque des liens vivants renvoit à une entame de « la confiance dans le Monde ». Elle peut être mise en relation avec une destruction du Nebenmensch freudien que nous pourrions traduire par « complexe du prochain ». L’enjeu de la rencontre transférentielle dans la psychose, mais aussi dans d’autres configurations cliniques, suppose de prendre en charge ce Nebenmensch en péril, strate inaugurale pour soutenir le registre de « l’image inconsciente du corps ». Ce qui reste problématique et difficilement transmissible concernerait la capacité de chaque thérapeute, de chaque soignant à « entrer dans la danse » (Davoine), à partager des zones de catastrophe, voire des « aires de mort » psychiques (Benedetti), à s’y risquer, avec son corps et son « être au monde ». Cela nécessite d’articuler la dimension du désir inconscient avec les pratiques des collectifs pris dans la tourmente.