L’Idée du Beau a connu, dans l’horizon de notre culture occidentale, un destin pour le moins paradoxal : après avoir constitué, pendant des siècles, et depuis les premières tentatives de la philosophie grecque pour saisir le sens et l’enjeu de l’art, la catégorie rectrice de cette réflexion, elle semble avoir perdu aujourd’hui toute légitimité, au point de disparaître du champ théorique de l’esthétique contemporaine. Comment rendre compte d’un tel retrait ? Et le suivi attentif des raisons de cette désaffection ne pourrait-il constituer un fil directeur irremplaçable pour la compréhension, dans une pers-pective diachronique, de la réflexion sur le sens de la création artistique et son rapport à l’idée de beauté ?
C’est ce que tente cet ouvrage, en s’attachant à retracer les grandes étapes de la problématisation philosophique du beau, depuis les commencements décisifs de la médi-tation platonicienne jusqu’à l’avis de décès proclamé par les théories contemporaines de la « fin de l’art ».