S’il est un auteur qui ne peut se lire sans introduction, c’est bien Hegel. Mais c’est aussi Hegel qui a le mieux montré l’inutilité des introductions ! Car introduire, il y a toute chance que cela consiste à commenter de l’extérieur et à repousser le moment d’attaquer la chose même. Pas d’autre solution, par conséquent, que d’entrer, sans plus attendre, dans le texte hégélien, et de le suivre pas à pas.
On ne trouvera donc pas, dans cet ouvrage, un “exposé” du système de Hegel, qui dirait tout sur le tout de sa pensée. On trouvera d’abord, en revanche, une “entrée en matière”, par la voie royale indiquée par Hegel lui-même : la Préface de la Phénoménologie de l’Esprit. Dans ce texte, aussi célèbre que difficile, Hegel explique en effet le sens de son entreprise et s’explique sur sa relation à la philosophie et à son histoire.