1951, L’homme et la mort est le premier travail anthropologique d’Edgar Morin. Il ouvre un champ de recherches qui ne s’épanouira qu’une quinzaine d’années plus tard en France.
L’Homme n’est pas fait pour la mort, et pourtant il y est voué. Depuis le fond des âges, il créé des sépultures et manifeste ainsi son humanité, en même temps que son refus de la fatalité mortelle. À partir de deux mythes fondateurs – la mort-renaissance et la survie du double – des croyances et des idéologies se sont forgées. L’ouvrage en dresse la vaste fresque pour constater que depuis près de deux siècles les sociétés occidentales vivent une véritable « crise » de la mort : l’homme a perdu le sens des rites et n’est plus protégé par l’espoir d’une survie post-mortem. Edgar Morin imagine l’avènement d’une vie prolongée presque indéfiniment grâce aux découvertes de la biologie, alors même que l’humanité reste aveugle au risque d’une méga-mort, nucléaire, écologique, ou sanitaire. Ce livre qui relie nature et culture, anthropologie et biogénétique, évoque inséparablement le tragique et l’espoir.