Clemenceau, c’est bien sûr Georges, le Tigre, le Père la Victoire, mais aussi une famille : deux filles et un fils. Madeleine et Thérèse, héritières des engagements de leur père, aspirent à gagner leur liberté de femmes. Car exister dans le sillage d’un homme illustre de la trempe de Clemenceau n’est pas chose aisée…
Les deux sœurs coulent une enfance heureuse en Vendée, dans le château familial, et, à l’adolescence, rejoignent leur père à Paris. Elles s’affichent avec lui dans les bals et les salons républicains de la Belle Époque. Elles partagent ses amis, ses combats et, nourries au lait de la politique, l’appuient lors de l’affaire Dreyfus ou du procès de Zola. Mariées jeunes, mères, leurs mariages respectifs sont un fiasco et valent à leur père quelques tourments. Pourtant, il les soutient, tandis qu’elles s’entraident. En 1914, à l’instar de son fils, Madeleine s’engage sur le front et, à son retour, tire de son expérience d’infirmière un récit, Les Hommes de bonne volonté. Ce sont les premiers pas d’une écrivaine plus tard récompensée par l’Académie et membre du jury du prix Femina. Dans son ombre, Thérèse, veuve, mène une vie mondaine qui lui sied.
Grâce à des archives inédites, Martine Allaire fait sortir les deux sœurs de l’oubli. On suit le destin de Madeleine, femme de lettres d’exception, romancière pleine d’esprit, intellectuelle engagée, injustement oubliée de la postérité. Ce livre la réhabilite enfin et restitue au plus près le portrait des sœurs Clemenceau.