« À chaque fois que je rentrais à la maison, au bout de quelque temps, je replongeais : les reviviscences revenaient, les cauchemars s’amplifiaient. Je découvrais ma blessure et cette situation nouvelle au fur et à mesure que les symptômes se manifestaient. »
Depuis la nuit des temps, certains reviennent de la guerre blessés au plus profond de leur âme. Homère et Hérodote s’en faisaient déjà l’écho. Aujourd’hui, un soldat engagé par l’armée française sur dix développe un syndrome dit de stress post-traumatique (SPT). Pour ceux-là, la vie prend la forme d’une guerre sans fin.
Après avoir écrit sur le deuil de guerre (1929 jours. Le deuil de guerre au XXIe siècle, Les Belles Lettres, 2016), Nicolas Mingasson est allé à la rencontre de militaires (officiers, soldats, soignants, photographes) et de leurs proches, qui ont accepté de lui confier leur souffrance, leurs efforts quotidiens, leur détresse mais aussi leurs espoirs face à ce syndrome très largement ignoré. Une plongée unique et vertigineuse dans l’univers du traumatisme de guerre.