Pourquoi l’aide au développement ne marche pas et comment mieux soutenir l’Afrique.
Moyo n’est pas la première à critiquer les programmes occidentaux d’aide aux pays africains, mais jamais le procès n’a été fait avec autant de rigueur et de conviction.Pourquoi, demande Moyo, la majorité des pays subsahariens se débattent-ils dans un cycle sans fin de corruption, de maladies, de pauvreté et de dépendance en dépit du fait que ces pays ont reçu plus de 300 milliards de dollars depuis 1970 ?Sa réponse est que les Africains sont pauvres précisément à cause de cette assistance. Entre 1970 et 1998, quand le flux d’aide était à son maximum, le taux de pauvreté s’est accru de façon stupéfiante : il est passé de 11 % à 66 %.Pour Moyo, les prêts à des conditions très favorables et les subventions (pour les secours d’urgence) ont des effets comparables à la possession de ressources naturelles précieuses, c’est une sorte de malédiction, car ils encouragent la corruption et sont source de conflits tout en décourageant la libre entreprise.Moyo propose quatre sources de financement exempts des effets nuisibles. Utiliser des marchés internationaux d’obligations en tirant parti des rendements décroissants. Encourager la politique chinoise d’investissement dans les infrastructures. Se battre contre l’Europe et les Etats-Unis pour développer les exportations des produits alimentaires et les matières premières. Encourager les intermédiaires financiers, la microfinance.Une thérapie de choc qui peut paraître draconienne. Un livre qui suscite un débat très vif et très utile.
Préface de Niell Ferguson et traduit de l’anglais par André Zavriew