Il vient de loin, Jean-Pierre Darroussin.
D’une vieille espèce de travailleurs qui engendraient des travailleurs, d’un monde de bras fort et fier, d’une terre lointaine où l’on se rappelle hier pour espérer demain, de familles qui, lorsqu’elles n’étaient pas occupées aux champs de patates ou à l’usine, l’étaient aux champs de bataille.
L’acteur retourne à l’aube de ce temps révolu. Dans la lanterne magique de sa plume apparaît son enfance libre dans le quartier prolétaire de Courbevoie, où l’on découvre son père, Paul, ouvrier lumineux élevé par des paysans, intellectuel autodidacte, lecteur de Marx, qui lui transmet la devise de la classe laborieuse : travail, fraternité, bonté.
Puis, dans les années post-68, son adolescence agitée par les filles, la musique, la comédie. Les expériences avec les potes-frères, riches d’anecdotes truculentes, le souvenir d’une époque rouge, militante et libertaire, la célébration de l’amour et de l’amitié.
Autant de séquences à travers lesquelles il ressuscite un monde ancien, abandonné par le progrès et la globalisation. Mais un monde dont les valeurs humanistes et sociales, celles du Front populaire, d’une gauche militante et obstinée, continuent de l’habiter et de l’animer.
Un monde dans lequel son père chante : le temps des cerises.