« Cette enquête retrace, pour la première fois, l’histoire de la conversion de Jean-Luc Mélenchon au « bolivarisme », ce néo-populisme qualifié de « socialisme du XXIe siècle ». Mélenchon n’a jamais caché son admiration pour Hugo Chavez mais, jusqu’à présent, on ne connaissait pas la nature exacte de leurs liens. Tout se résumait à un acronyme opaque, l’ALBA, imprimé sur les programmes de la France Insoumise aux élections présidentielles de 2017. Mais derrière l’ALBA se dresse la personne d’Hugo Chavez et l’ombre d’une « opération d’influence » conduite en secret, depuis Caracas, par une « cellule spéciale » lovée au cœur du palais présidentiel. L’objectif de cette cellule était de fédérer en Europe un puissant réseau de soutien, puisant ses recrues dans les rangs de « l’autre gauche », que ce soit en Espagne, en Grande Bretagne, en Grèce ou en France.
Le bolivarisme de Mélenchon ne s’arrête pas à des alliances politiques : il a façonné par mimétisme la méthode du chef des Insoumis et de ses alliés : guerre de communication, haine des médias, stratégie d’intimidation, théories du complot érigées en système. Autant de pratiques qui ont été initiées et théorisées en Amérique Latine, au début des années 2000. Cette doctrine politique a éclaté au grand jour lors des récentes crises qui ont secoué les Insoumis. L’affaire des assistants parlementaires, celle des comptes de campagnes et les perquisitions au siège des Insoumis ont jeté une lumière crue sur le mouvement de JLM. Il s’agit à présent d’en éclairer les dessous- documents à l’appui. »
F.C.
Revisitant les épisodes les plus significatifs du parcours politique de Jean-Luc Mélenchon, dont son passage dans les rangs du groupe trotskiste de Pierre Lambert, Frédéric Charpier souligne les influences qui ont façonné le chef des Insoumis, du trotskisme au mitterrandisme et au « bolivarisme », esquissant le profil d’un homme toujours en quête d’un mentor providentiel.