On dit parfois la politique ennuyeuse : rien de plus faux. À l’heure des réseaux et de l’info en direct, elle n’est que surprises et rebondissements, embardées et retournements. Pourquoi en laisser le récit à l’image et au son ? L’écrit ne perd pas sa fonction dans cette histoire trépidante, s’il allie rapidité et pertinence.
Journal des innovations, Libération pouvait accueillir, mieux que d’autres journaux, les lettres politiques quotidiennes en ligne qui conteraient jour après jour l’histoire de ce macronisme inédit et virevoltant, irrésistible dans son ascension, si faillible dans son déclin. Et pourquoi s’ennuyer ? Le théâtre politique est plus souvent une comédie qu’une tragédie. Cette drôlerie, cette ironie des destins, ces sarcasmes du sort devaient tisser le récit autant que les épreuves et les drames, qui n’ont pas manqué non plus.
Ce livre, où le rythme quotidien oblige à la légèreté et à la réflexion mêlés, est celui d’un éditorialiste critique à qui on a lâché la bride, assorti d’une postface qui tire les leçons de trois ans de révolution politique, de révoltes sociales et de destins brisés ou magnifiés.
Devenue culte, la « Lettre politique », écrite quotidienne par Laurent Joffrin depuis 2017 sur Libé.fr, est lue par plus de 60 000 lecteurs.