« Après ne pourra pas être comme avant. » « Nous tirerons tous les enseignements de cette crise sans précédent. » Multiplication d’appels, surenchère de serments, abondance d’engagements. Mais pour combien de temps, avant le retour du « business as usual » ? Oui la sécurité sanitaire, mais l’économie, idiot ! Oui l’environnement, mais la croissance, mon grand ! Oui la justice sociale, mais le réalisme, braves gens !
Alors, cette fois, ce sont peut-être des femmes qui oseront donner leurs chances à l’impossible. Si ces femmes, de tous les continents, qui ont su conquérir leur place à la force de leurs idées, ne sont pas entendues, qui le sera ?
Pour cela, il fallait les convaincre de s’exprimer, de s’exprimer ensemble, non pas d’une seule voix, mais dans une polyphonie. Pour dessiner un autre avenir que l’attente de la crise prochaine. On entendra ici la parole de la franco-américaine Esther Duflo, prix Nobel d’économie, celle de la navigatrice Isabelle Autissier, première femme à avoir accompli un tour du monde en solitaire et présidente du WWF France, celle encore de Godeliève Mukasarasi qui, pour son engagement lors du génocide rwandais a été désignée « Femme de courage », celle de la romancière Fang Fang dont le Journal tenu à Wuhan a fait le tour du monde malgré l’hostilité des autorités chinoises, celle de la généticienne Mayana Zatz, dont les travaux sur la cartographie du génome a permis d'aider des milliers de familles malades au Brésil, ou enfin celle de la philanthrope Melinda Gates dont la fondation investit massivement dans la santé mondiale et le développement.
De Paris à Kigali et de Sao Paulo à Seattle, chacune a puisé dans son expérience la plus intime, plus que dans une idéologie toute faite, pour contribuer à ce plaidoyer, comme s’il était possible que ce soit celui la dernière chance.