Qu’est ce qui détermine un caractère, une inclination, un destin ? Peu et beaucoup de choses à la fois. Éventuellement, un lieu géographique ou un milieu social. Peut-être la fréquentation d’un mentor ou l'emprise d’une passion. Une éducation, de toute évidence.
Né il y a soixante ans de parents optimistes, persuadés du bon fonctionnement des institutions républicaines et installés par choix aux Minguettes, en banlieue lyonnaise ; d’emblée confronté à la diversité des origines et des statuts dans un environnement sans contrainte, Thierry Frémaux se penche avec curiosité sur le chemin parcouru. « Je ne serais pas arrivé là, si… » En remontant le cours de sa vie, le directeur de l’Institut Lumière et Délégué général du Festival de Cannes, familier de la planète cinéma dans son ensemble, de ses institutions comme de ses stars, constate, non sans surprise, que c’est sans doute la pratique du judo qui a déterminé avec le plus d'efficience et de constance ses goûts et sa personnalité. Un exercice qu’il pratiqua avec ardeur et assiduité (jusqu’à devenir ceinture noire !), mais qui, surtout – pour paraphraser la célèbre confidence d’Albert Camus à propos du football –, lui a apporté ce qu’il sait « de plus sûr à propos de la morale et des obligations des hommes ».
De l’enfance au judo, du judo au cinéma qui nourrit aussi grandement ce récit réjouissant et passionnant, Thierry Frémaux reconstitue l’ossature d’une vie à l’aune d’un art empreint de sagesse. Celui qui lui a offert les bases d’un savoir-vivre ensemble où le respect de l’autre, le contrôle de soi, la modestie et le courage jouent le rôle le plus important.