Depuis le milieu des années 1990, la santé et les droits sexuels et reproductifs sont entrés dans les agendas des organisations onusiennes et des agences de coopération des États du Nord qui s'en servent pour promouvoir des politiques globales où se confondent discours sanitaire, légal et moral, mais qui produisent de nouveaux droits et de nouvelles formes de subjectivités.
sous la direction de Irène Maffi, Daniel Delanoë et Selma Hajri
& Chroniques
Depuis le milieu des années 1990, la santé et les droits sexuels et reproductifs sont entrés dans les agendas des organisations onusiennes et des agences de coopération des États du Nord qui s'en servent pour promouvoir des politiques globales où se confondent discours sanitaire, légal et moral, mais qui produisent de nouveaux droits et de nouvelles formes de subjectivités. Au Maghreb, des ONG et des associations locales ont également favorisé la diffusion du concept de santé sexuelle et reproductive. Les droits qui s'y accompagnent sont beaucoup plus difficiles à faire accepter dans la mesure où ils mettent en question le droit et les normes sociales des pays dans lesquels elles opèrent. L'individu libre, rationnel, autonome, indépendant qui est sous-entendu dans les notions de santé et droits sexuels et reproductifs, ne correspond pas aux conceptions locales du sujet et ne tient pas compte de la nature publique et règlementée de la sexualité dans les pays du Maghreb. Les articles de ce volume rendent compte de cette fracture qui, déjà relevée par des travaux il y a plus de vingt ans, n'a pas cessé d'exister et de créer de contradictions significatives entre lois, discours officiels, pratiques médicales et normes sociales.