Ces "années de peste" permettent à Jean Dutourd de regarder le monde politique français avec une saine ironie.
Dutourd est-il un philosophe, un humoriste ou un prophète ? Un peu tout cela à la fois. Il regarde le monde avec les yeux d'un vieux sage qui ne prend plus grand-chose au sérieux, qui en rit volontiers et à qui il arrive quelquefois de prévoir l'avenir.
Etant un écrivain, et par conséquent un moraliste, Dutourd traite de la politique non en commentateur ou en pamphlétaire, mais en romancier. Il la raconte comme une longue histoire émaillée de péripéties burlesques ou déplorables, dessinant les personnages avec une patte de caricaturiste, montrant ce qu'il y a au-dessus ou en dehors des événements, et qui est le tissu de la vie.
Le journal des années de peste est autant un journal intime qu'un journal de la France. L'auteur l'a écrit avec une complète sincérité, sans jamais se contraindre, ni acquiescer aux opinions reçues, ni céder à ce qu'on appelle le " politiquement correct ", comme s'il ne s'adressait qu'à lui-même ou à un ami.