Alors que le débat public est aujourd'hui corrompu par le conformisme, la superstition voire le complotisme paranoïaque, Nicolas Bouzou appelle au retour de la méthode et de la raison dans l'élaboration de notre politique. La France vit aujourd'hui dans la passion, et a oublié la raison. Elle est devenue le seul pays où l'on refuse de nommer les problèmes avant de pouvoir commencer à les régler : dénoncer l'illettrisme chez les salariés, c'est les traiter d'incultes ; vouloir réformer l'indemnisation des chômeurs, c'est les faire passer pour des fainéants ; considérer le bac pour ce qu'il est, c'est-à-dire un gouffre financier inutile, c'est remettre en cause un rite... Et les Français sont responsables : ils élisent des dirigeants qui leur donnent ce qu'ils veulent entendre ! La droite utilise la peur, la gauche la jalousie...
Aujourd'hui, nous devons faire un choix. Oui, on peut revenir au plein-emploi. Oui, on peut réformer l'école et l'université dans le sens de l'excellence. À condition de soigner notre refoulement. Rien ne nous empêche de le faire, sauf... notre incapacité à penser notre avenir.
Si elle renoue avec sa véritable tradition qui est celle du débat rationnel, la France redeviendra le pays de la prospérité et du plaisir de vivre.