" Le pouvoir est l'aphrodisiaque suprême. " Henry KISSINGER
" Le pouvoir démocratique se déploie sous le signe de l'immanence. " Marcel GAUCHET
Jacques Baguenard crie à la supercherie. Le mot pouvoir est, explique-t-il, porteur d'une prodigieuse richesse. Il nous vient du latin posse, qui se présente lui-même comme une locution composée : potis sum – je suis maître de – donnant vie à un verbe ainsi qu'à un substantif.
Il faut regarder de plus près le maniement de ce pouvoir, entreprendre sa radiographie. Un regard physiologique permet d'en discerner les ressors et d'en comprendre l'alchimie . Une approche psychanalytique conduit à dénouer les entrelacs des combats éperdus que mènent les drogués du Pouvoir pour une reconnaissance éphémère : " L'aspiration au pouvoir n'est pas le fils de la force, mais l'enfant abâtardi de la faiblesse ", Erich Frömm l'avait compris ! Regardons de plus près les outrances de ces personnages qui jouent aux importants à la démesure de leur hubris. Observons le halo mythologique qui enrobe leurs entreprises de manipulation : de Narcisse à Cronos et à Œdipe, ils transposent, avec un art plus ou moins consommé, les combats existentiels des humains à la quête de leur immortalité. Intermittents d'un spectacle trop souvent médiocre, ils prétendent que le Pouvoir est la Vie avant de se rendre compte, pour les plus lucides, et souvent trop tard, que le roi est nu... Être ou ne pas Être : Shakespeare les accompagne dans leurs dérives existentielles. Au théâtre des vanités, la mise en scène empruntée l'emporte trop souvent sur la qualité relative de scénarii inconsistants où la comédie le dispute à la tragédie. Bas les masques !