Préface de Dominique Schnapper
Postface d'Henry Rousso
Édité par Vincent Duclert
Installée le 18 octobre 2016, la Mission ministérielle d'étude en France sur la recherche et l'enseignement des génocides et des crimes de masse a remis au gouvernement un rapport de 1 700 pages dont la synthèse générale est publiée ici. Une équipe internationale de soixante-cinq chercheurs et professeurs a travaillé durant deux années pour établir un large bilan des savoirs sur les violences extrêmes, leur étendue dans le temps et leurs univers de destruction, entraînant l'anéantissement de populations entières, révélant la puissance exterminatrice d'États et d'idéologies.
Cette enquête sans équivalent atteste des connaissances élaborées depuis plus de vingt ans, depuis que le génocide des Tutsi du Rwanda a démontré que la Shoah ne serait plus la dernière catastrophe et qu'il convenait alors d'intensifier toutes les recherches. Celles-ci sont capables aujourd'hui de fonder des progrès convergents, tant dans l'enseignement et l'éducation que dans la muséographie et la documentation. Ces nouvelles connaissances s'appliquent à penser les univers de la mise à mort de masse, la résistance et le témoignage des victimes, le choix des justes comme la logique des bourreaux, les " avant " et les " après " qui redéfinissent les processus génocidaires, la politique des nations et le défi du droit, la volonté de déshumanisation et le devoir d'humanité.
De telles avancées heuristiques appellent des politiques de soutien. Sur la base de ses travaux, la Mission présente au gouvernement d'importantes recommandations pour doter nos sociétés des savoirs nécessaires à l'engagement contre les génocides, les crimes de masse, les violences extrêmes et les esclavages.