" Les super-intelligents devraient être nos serviteurs, pas nos maîtres. "
Le coronavirus a cruellement mis à nu l'aberrante hiérarchie des métiers : au sommet, les superdiplômés qui occupent des postes prestigieux et bien rémunérés ; à la base, les métiers vitaux mais en réalité méprisés et mal payés. Alors même que ce sont ceux-là, les infirmiers, les livreurs, les manutentionnaires... qui, pendant le confinement, ont fait tourner la société, quand les cadres sont restés chez eux, en télétravail.
L'intelligence cognitive est devenue l'unique critère de sélection méritocratique – la Tête a pris le pouvoir, au détriment de la Main et du Coeur, et façonné la société en fonction de ses intérêts. Dans les années 1970, la plupart des élèves quittaient l'école sans qualification ; aujourd'hui 40 % des postes sont réservés aux diplômés du supérieur. L'inflation artificielle d'une " classe cognitive " sélectionnée sur ses diplômes universitaires a suscité une désillusion massive parmi la jeunesse diplômée et une frustration chez celle qui ne l'est pas.
Pourtant, une société démocratique doit pouvoir reconnaître et rétribuer justement tous ses membres, y compris ceux qui ne veulent pas, ou ne peuvent pas, passer par de grandes études et des postes de cadre pour réussir dans la vie.
David Goodhart prône un rééquilibrage en faveur des métiers qui privilégient des qualités humaines sous-estimées et par conséquent sous-payées, comme la sensibilité, l'empathie, la générosité, l'habileté manuelle.
La Tête, la Main et le Coeur est l'histoire de cette nouvelle lutte sociale du XXIe siècle.
Ancien journaliste au Financial Times et fondateur du magazine d'idées Prospect, David Goodhart est aujourd'hui un essayiste très écouté outre-Manche, notamment pour avoir prévu le Brexit dans Les Deux Clans (Les Arènes, 2019).
La Tête, la Main et le Cœur sort simultanément en Grande-Bretagne, aux États-Unis, en Allemagne et en France.