À Marseille, les délinquances seraient bien plus nombreuses et plus graves que dans les autres villes françaises. Y prospèreraient de puissants réseaux bénéficiant de la complicité de décideurs politiques locaux, impliqués dans divers trafics et suffisamment influents pour que police et justice soient à leurs ordres. Michel Samson part à l'assaut de cette idée reçue et, au terme d'une enquête exhaustive, en propose une démystification aussi instructive que salutaire.
Marseille, capitale du crime en France : une réputation (presque) mondiale. Les délinquances y seraient bien plus nombreuses et plus graves que dans les autres villes françaises. Y prospéreraient de puissants réseaux bénéficiant de la complicité de décideurs politiques locaux, impliqués dans divers trafics. Et supposés suffisamment influents pour que police et justice soient à leurs ordres. Marseille serait ainsi gangrenée par une mafia qui en tiendrait les commandes.
Enquêtant au quotidien depuis des décennies sur les réalités marseillaises, Michel Samson a voulu savoir comment ce mythe – car c'en est un – a pu naître et, surtout, pourquoi il reste si vivace. D'où une nouvelle enquête, dont rend compte ce livre au ton vif, truffé d'informations. Après avoir décortiqué les ressorts d'une légende construite depuis les années 1930 par des centaines de films, de livres, d'articles et d'émissions, l'auteur raconte cette réalité à partir d'un observatoire privilégié : le palais de justice de Marseille, où sont jugées les personnes accusées des délits et des crimes qui s'y commettent – et d'autres aussi...
On y découvre les " comparutions immédiates ", qui jugent à la chaîne les délinquants ordinaires, comme ailleurs en France : voleurs de voitures, conducteurs sans permis, vendeurs de shit, chefs de réseau, escrocs divers... Une autre délinquance parle d'escroqueries d'ampleur ou de détournements de fonds publics, là aussi comme ailleurs. Et devant les assises, comparaissent enfin les auteurs de crimes. De " règlements de comptes " notamment, dont on découvrira que, contrairement au cliché médiatique, ils sont moins nombreux aujourd'hui qu'hier. En bref, une entreprise de démystification aussi instructive que salutaire.