L'enlèvement du baron Empain.
" Je viens de faire passer à l'homme qui est enfermé sous la tente un sandwich au pâté et un fruit. Il n'avait pas mangé depuis la veille au matin, il a dit : "merci.' Je sais qu'il a peur, une peur épouvantable, de celle qui vous sidère, et puis il souffre, il a mal, très mal. La nuit dernière on lui a mis la main sur une planche et on lui a coupé un doigt, j'étais là ! Et je sais encore qu'il a faim, une faim dévorante qui vous pousserait à prendre des risques. Alors l'homme qui a la main gauche bandée et une cheville entravée par une longe d'acier, qui court en dehors la tente, se décide pour le risque. Il commence par mâcher précautionneusement le sandwich, mais ça craque, il déglutit presque en silence, moi debout, immobile à côté de la toile, je l'épie et il soupçonne que je suis là, tout près. "
Alain Caillol, qui fut l'un des protagonistes de l'enlèvement en janvier 1978 et de la séquestration du baron Jean-Édouard Empain, revient sur cette affaire qui défraya la chronique judiciaire et passionna la France entière pendant des mois, d'autant plus qu'une campagne de presse soigneusement orchestrée dévoila tous les supposés travers de la vie privée du baron.
L'ouvrage fourmille de révélations. Ainsi, on apprend que la bande avait songé à enlever Liliane Bettencourt et avait planqué devant son domicile. On sait enfin où fut détenu le baron Empain et quelles relations étranges se nouèrent entre ses ravisseurs et lui.
Un témoignage choc et un récit palpitant où l'auteur est sans complaisance avec lui-même et d'une lucidité extrême.