Au cœur de l'été 1989, les parents de Solweig décident de se retirer du monde pour rejoindre la communauté religieuse des Béatitudes, avec leurs quatre filles. Solweig se retrouve livrée à elle-même dans une vaste abbaye où chacun vit sous l'emprise d'un " berger " tout-puissant. Trop absorbés par leur quête spirituelle, son père et sa mère ne voient pas – ou ne veulent pas voir – qu'un haut responsable de la communauté s'introduit chaque soir dans la chambre de la fillette. Lorsque, plus tard, celle-ci se plaindra des agissements du religieux, ils l'accuseront de mentir et la chasseront du domicile familial par crainte du scandale.
Ainsi condamnée au silence, Solweig n'a pas pu surmonter sa douleur. Malgré elle, la jeune fille a perdu toute confiance en ses parents et, plus généralement, dans le monde des adultes. Placée dans un internat puis dans diverses familles d'accueil à l'adolescence, elle a depuis lors vécu une longue errance à la recherche d'elle-même – jusqu'à ce que son agresseur se dénonce publiquement, un jour de février 2008. Refusant de se taire plus longtemps malgré les pressions de son entourage, Solweig dévoile aujourd'hui le calvaire vécu durant ces vingt-et-une années d'indifférence. Et rêve de se reconstruire enfin, et de retrouver l'aptitude au bonheur en compagnie de son mari et de ses enfants.