Les Problèmes hippocratiques consistent en un corpus anonyme de cent trente questions et réponses, qui s’ouvre et se termine avec des questions issues de la tradition des Aphorismes d'Hippocrate. Il s’agit d’une édition princeps, basée sur la collation des neuf manuscrits connus témoins de l’ouvrage. Le texte critique, avec apparat et première traduction française, est accompagné d’un commentaire continu, littéraire, philologique et historique. Ce corpus se caractérise premièrement par l’originalité des explications du texte des Aphorismes dans la tradition des commentaires galénique et byzantins au traité d’Hippocrate.
L’étude détaillée des sources a permis aux éditeurs d’en découvrir l’importance aussi dans le cadre de la tradition aristotélicienne d’époque byzantine, en montrant les rapports étroits notamment avec l’œuvre du pseudo-Alexandre d’Aphrodise, d’Aristote, de la tradition néoplatonicienne des commentaires à Aristote (Olympiodore). Le rapprochement avec une partie de l’œuvre de Théophylacte Simocatta a permis d’en délimiter la datation aux environs des VIIIe-IXe siècles de notre ère. La connaissance des Écritures (Ecclésiaste, Psaumes) et les références claires aux œuvres des Pères de l'Église (Jean Chrysostome) et aux textes liturgiques byzantins a permis de le situer dans un contexte culturel chrétien.