Au IIe siècle de notre ère, Lucien, né à Samosate, aux confins de l’Empire romain, conquiert fortune et gloire en présentant ses discours en Asie Mineure, en Grèce, en Italie et en Gaule. C’est l’époque de la « seconde sophistique », sous le règne relativement paisible des Antonins. L’Empire romain, alors à l’apogée de sa puissance et de sa stabilité, voit se développer ce phénomène littéraire et social, qui accorde une place prépondérante aux professeurs de rhétorique, devenus presque des hommes publics : au gré de leurs conférences, ils font la démonstration de leur art, et le public est avide d’entendre leurs prouesses.
Comme eux, Lucien pratique toutes sortes d’exercices virtuoses : « controverses » (plaidoiries pour des accusés imaginaires, victimes de situations souvent fort romanesques), éloges de personnes ou de réalités diverses, jusqu’aux plus surprenantes (on trouve notamment celui de la mouche !).
Certains textes proposent une réflexion sur l’écriture, notamment sur le dialogue, genre que Lucien pense avoir totalement renouvelé.
Enfin, satiriste dans l’âme, il s’en prend aux imposteurs qui prétendent pratiquer ou enseigner la rhétorique : il les attaque avec une ironie féroce et un esprit critique d’une grande lucidité.