Arma virumque cano, les premières lignes de l'Énéide sont sans doute parmi les vers les plus célèbres de la poésie latine, tandis que la descente aux Enfers (livre VI) ou les amours de Didon et Énée sont autant de morceaux d'anthologies présents dans ce poème. Pourtant, Virgile avait ordonné par testament qu'on brûlât son poème. Heureusement l’empereur Auguste ne l’aurait pas permis. Poème épique, l’ Énéide est aussi, et sans doute cela était-il plus sensible pour les contemporains d’Auguste que pour nous, un poème politique : derrière les combats et les triomphes d’Énée, ce sont les guerres civiles et la gloire d’Auguste qu’il faut lire. En effet, si la légende de Romulus n’avait pas suscité de grands poèmes, avec l’ Énéide Virgile a donné à Rome et à l’empire naissant une épopée nationale, pendant latin de l’Iliade et de l’Odyssée d’Homère.
Notre édition en trois tomes regroupe les douze livres de l’ Énéide. L’introduction du tome I propose une brève biographie du poète de Mantoue, replace le poème dans l’œuvre de Virgile et fait le point sur les différentes hypothèses relatives à la composition du poème, notamment celle de Wimmel. Des pistes de lecture, telles que l’influence d’Homère ou le motif de la guerre sont proposées au lecteur. L’histoire du manuscrit et les principes de l’édition sont clairement énoncés, et assortis d’une bibliographie sélective récente : chaque chant est précédé d’un résumé permettant de circuler aisément dans le texte. Des notes accompagnent la lecture et sont développées, à la fin de chaque tome, par des notes complémentaires. L’édition est en outre enrichie par des cartes et un Index Nominum.