La geste de Jason et surtout de Médée, la sorcière et la meurtrière, a beaucoup inspiré la littérature latine : Ennius, Accius, Ovide, Sénèque, Lucian, et Maternus, autant de prédécesseurs, fameux, de Valerius Flaccus. En choisissant pour sujet les errances de Jason, Valerius Flaccus s'inscrit dans une longue, et illustre, tradition, dont l’origine est bien évidemment, le poème épique d’Apollonios de Rhodes. L’auteur, en revanche, jouit d’une renommée beaucoup plus obscure. Seul Quintilien nous renseigne sur Valerius Flaccus, en lui prêtant une mort prématurée, mais ni Stace, ni Martial, ni Silius Italicus, ses contemporains, ne mentionne l’auteur de cette œuvre pourtant immense. Les huit chants des Argonautiques furent composés avant 93, et laissés inachevés par la mort du jeune poète. L’œuvre quant à elle nous laisse présager de la double influence de Virgile et d’Ovide sur Valerius Flaccus.
Notre édition rassemble en deux volumes les huit chants des Argonautiques. L’introduction du tome I fait le point des connaissances relatives à l’auteur, peu connu au regard de l’importance de son œuvre. La question de l’inachèvement, et de ses conséquences, comme les interpolations et les variantes, est analysée avec minutie, de même que celle des sources et des influences qui traversent le texte. Un précieux tableau détaille la navigation des Argonautes, tandis que l’histoire de la tradition manuscrite, complexe, est relatée longuement. Chaque chant est précédé d’une notice qui lui est propre, assortie d’un résumé permettant de circuler aisément dans le texte. Le lecteur soucieux d’approfondir trouvera en fin d’ouvrage des notes ainsi qu’une carte du trajet des Argonautes. Le tome I contient en outre un Index Nominum ainsi qu’un Index sélectif des notes.
Texte établi et traduit par Gauthier Liberman
Tome I : chants I-IV
Tome II: chants V-VIII