Après la bataille d'Aigus Pot Amos, en 405 avant J.-C., la situation d'Athènes est désastreuse : l’armée défaite, les Longs Murs rasés, le trésor épuisé, le bref mais meurtrier gouvernement des Trente, autant de malheurs, en quelques années, ont fondu sur Athènes et la brillante cité qu’avait connue le poète au début de sa carrière est désormais exsangue. Le ton de son œuvre s’en ressent : les circonstances sont si lamentables que le poète n’a plus guère le cœur d’en rire. La satire politique, qui n’est cependant pas absente de ces deux pièces s’adoucit pour laisser la place à une comédie plus axée sur les mœurs et la société. Dans L’Assemblée des femmes, Praxagora et ses consœurs empruntent les vêtements de leurs maris et font voter la mise en commun non seulement des biens mais aussi des corps, assortis des quelques privilèges : c’est ainsi que la pièce se clôt sur les tourments d’un jeune homme poursuivi des assiduités d’une horde d’ancêtres désireuses de faire valoir les prérogatives que l’âge, en vertu des nouvelles lois, leur accorde. Dans Ploutos, la Richesse en personne, guérie de la cécité à laquelle Zeus l’a condamné, instaure lui aussi un ordre nouveau, où sont récompensés les justes, au grand dam des sycophantes et de quelques vieilles n’ayant plus de quoi entretenir les complaisances de leurs mignons.
Notre édition rassemble en un volume les deux dernières comédies qui nous sont parvenues sous le nom d’Aristophane. Le contexte historique, indispensable pour comprendre l’œuvre du poète, est présenté en détails. Chaque pièce est précédée d’une notice qui lui est propre. Celle-ci rappelle rapidement l’argument, fait le point sur la situation d’Athènes au moment où la pièce fut représentée, et fournit de judicieuses pistes de lecture. Des notes accompagnent le texte. L’ouvrage est en outre enrichi de deux brefs compléments bibliographiques.