La fidélité à la foi jurée, ce que le latin exprimait par le terme fides, était une valeur fondamentale à Rome. Dans le domaine privé, elle garantissait les relations entre individus, comme celles établies par les liens d'hospitalité ou le mariage que la poignée de mains(dextrarum iunctio) alors échangée entre les partenaires venait sanctionner. Mais l'économie ne pouvait fonctionner sans la fides : c'est elle qui fondait les contrats commerciaux. Et elle était même un principe essentiel de la politique romaine, ou du moins défendu comme tel : les Romains ont toujours affirmé respecter scrupuleusement tous les traités qu'ils avaient souscrits, quitte à user d'une casuistique complaisante pour justifier d’évidents manquements à cette règle.
Gérard Freyburger, professeur de littérature latine à l’université de Strasbourg, expose en détail toutes les facettes de cette notion sans laquelle on ne peut comprendre ce qu’a été Rome.