Virgile avait chanté Tityre et exalté l'idéal de l’otium rural. Fort de ce succès, il creuse cette veine bucolique en proposant, quelques années plus tard les quatre Géorgiques, rédigées, selon Servius, entre 37 et 30. Retiré à Noles, le poète a sous les yeux la belle nature de Campanie, dont il s’inspire, et qu’il complète par une documentation poussée. Cependant, derrière cet éloge de la vie campagnarde, se cachent des buts plus politiques, largement commandés, via Mécène, par Octave lui-même : il s’agit de retrouver les antiques vertus de la famille et des cultes traditionnels qui subissent de plein fouet les conséquences de l’extension de l’influence romaine. Patriotiques et nationales, les Géorgiques recèlent surtout de merveilleuses pages, aujourd’hui d’anthologie, comme le chant de la vigne et celui des abeilles.
Notre édition rassemble en un volume les quatre chants des Géorgiques. L’introduction situe le poème dans le reste de l’œuvre et fournit de précieuses informations quant au contexte historique. Les sources, nombreuses, dont s’est inspiré Virgile, allant d’Hésiode à Varron d’Atax, sont rapidement présentées et assorties de judicieuses pistes de lecture. La composition du recueil, et les problèmes qui en découlent sont analysés en détail ; tandis que l’histoire de la tradition manuscrite est brièvement évoquée. Des notes accompagnent la lecture et sont développées, en fin de volume, par des notes complémentaires. L’ouvrage est en outre enrichi par un Index Nominum.